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Vivre ensemble 18

- Editoriaux

Décembre 2023 - Janvier 2024
« Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix » (Jn 14, 27)

Chers frères et sœurs,

En ces temps de violence et de guerres entre peuples, comment entrer dans le temps de Noël ?

Les peuples arméniens, ukrainiens, israéliens, palestiniens sont mis sur le devant de la scène médiatique, mais bien d’autres sont oubliés et vivent aussi dans cette souffrance extrême et le dénuement, tant physique que psychique.

Nous voici à quelques semaines de Noël, et nous allons oser parler de paix. Je vais vous parler de la présence de la paix dans la Bible, et donc dans cette alliance que Dieu crée avec son peuple et l’humanité entière.

Le mot « paix » en hébreu, vous êtes nombreux à le connaître, c’est le mot shalom (qu’on reconnaît dans Shalom alerem ou alekoum, ou encore dans Salam aleykoum en arabe, langue sémite comme l’hébreu, qui signifie « paix à tous »). Il vient du mot shalam « achever, accomplir », d’où « être complet, intact » . Le mot en lui-même introduit ainsi déjà un but à atteindre, un processus pour y arriver, une démarche dans laquelle s’engager pour vivre pleinement.

Dans l’Ancien Testament, on peut l’utiliser pour parler de personnes sorties intactes d’une situation (=non amputées d’une partie d’elles-mêmes) comme Abram dans les paroles d’alliance de Dieu (Gn 15, 15) ou encore de personnes qui vivent dans une assurance tranquille et s’endorment en paix (Ps 4,5). À chaque occurrence, Dieu en est à la source, il donne cette paix intérieure, il déclare cette paix, il offre cette paix à chaque membre de son peuple.

La guerre est aussi bien présente dans l’Ancien Testament, guerres de territoires entre peuples ; la paix sera cet état d’équilibre, cette relation d’alliance signée entre deux hommes ou deux peuples (Josué 9, 15 par ex).

Un nom va aussi y apparaître, celui de Prince de paix. Le titre de Dieu de la paix a été donné par Gédéon à un autel : « Adonaï-Shalom » dans le récit qu’on a dans le livre des Juges (Jg 6, 24) et un glissement se fait vers le Messie, celui qui sera « envoyé » sera le Prince de paix.

Lisons ceci : Esaïe 9, 1 puis 5 (traduction NBS) :

1 Le peuple qui marche dans les ténèbres a vu UNE grande lumière ; sur ceux qui habitent le pays de l’ombre de mort, une lumière a brillé. (…)

5 Car un enfant nous est né, un fils nous a été donné. (…) on l’appelle du nom de (…) Prince de paix.

Nous le reconnaissons, ce passage, c’est de cette prophétie que vient l’histoire de Noël, associée à une naissance, à la lumière et à la paix. En effet, dans le Nouveau Testament, le mot « paix » est aussi très présent. Jésus dans le Sermon sur la Montagne appelle à être « artisan de paix » (Mt 5, 9) et les disciples sont envoyés dans les villages annoncer la paix (Mt 10, 13). Cependant, on le trouve principalement dans des écrits plus dogmatiques qui vont servir à construire l’Église : l’Évangile de Jean (Jn 14, 27, en titre) ou les nombreuses lettres de Paul ou d’autres auteurs (Eph 2, 14ss). La paix est donnée par Dieu qui nous réconcilie avec lui et avec nos frères et sœurs grâce au Christ (Rm 5,1). Avec la paix, sont toujours associés l’amour, la foi et l’espérance.

Entrons dans la paix de Noël ! Que nos cœurs s’apaisent et portent nos prières confiantes en Dieu de paix et son Fils, le Prince de paix !

Amen

Pasteure Virginie MOYAT

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