Chers frères et sœurs,
Nous voici de retour suite à ces deux mois d’été marqués par des rebondissements en politiques nationale et internationale et des émotions fortes en sport professionnel avec la tenue des Jeux Olympiques 2024 en France. Nous reprenons le chemin du quotidien : l’école ou les études pour certains, la vie professionnelle ou la retraite pour d’autres, sans oublier les activités à côté, de la musique ou du sport en général… La rentrée est souvent bien remplie et l’année 2024-2025 pleine de promesses encore une fois. 
Je me demande : cet agenda qui s’est déjà bien rempli, ces rendez-vous déjà planifiés sur un an ou presque, quel sens donner ? Quel est le sens de ce que nous faisons ? Et moi, pour quoi je cours ? écrit l’apôtre Paul dans sa lettre aux chrétiens de Philippes. Pourquoi je m’agite et fais tant de choses ? quel est le but de ce que je fais ?
En effet, dans les lettres de Paul que nous trouvons dans la Bible, il existe de nombreuses références au sport, en particulier celle de la course. Il est su maintenant que Paul séjournait dans la ville de Corinthe (Grèce) de 49 à 52 où des Jeux Isthmiques avaient lieu tous les deux ans. Ces Jeux sont des grands événements sportifs dédiés au dieu Poséidon qui permettaient une trêve dans tout conflit entre les cités concernées pendant 2 mois : un mois garantissait les voyages des sportifs qui devaient arriver et la bonne tenue de leurs entraînements, l’autre était réservé aux compétitions. Les Jeux représentaient un instant de paix, où chaque sportif donnait du meilleur de lui-même pour sa cité et son dieu.
Paul a vécu cette ambiance particulière des Jeux qui atteignait chaque citoyen et a décidé de s’en saisir pour mieux toucher ceux à qui il écrivait. Ses expressions sportives sont présentes dans plusieurs de ses lettres ; dans celle aux Philippiens, voici ce qu’il peut écrire : « Non, certes, je ne suis pas encore parvenu au but, je n’ai pas atteint la perfection, mais je continue à courir pour tâcher de saisir le prix. Car Jésus-Christ s’est saisi de moi. » (Ph 3, 12). Paul nous exhorte à trouver du sens à la course de notre vie que nous menons : cette course contre le temps est-elle une course contre l’ennui, une course contre la solitude, une course contre la maladie ou la vieillesse ? une course pour quoi ?
Paul y donne un seul but : vivre pour le Christ car le Christ l’a saisi. Celui-ci ne l’a pas seulement pris sous son aile ferme et bienveillante, il l’a saisi, c’est-à dire il l’a pris entièrement, l’a retourné (sens premier du mot « con-version ») sur le chemin de Damas, et l’a enraciné ailleurs. Paul sera LE chrétien qui sera là dans tous les lieux publics, les villes portuaires, les villes internationales de l’empire romain de cette époque, car il y avait beaucoup du monde qui y passait, pour annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ venu pour les hommes. Et nous ? quel sens donnons-nous à nos agendas ? Sommes-nous saisis par le sens de ce que nous y mettons ? Au fait, est-ce une « course contre » ou une « course pour» ?
En effet, la course que nous menons peut-être convertie en « course pour » : une course pour rencontrer des personnes, une course pour construire, pour donner des valeurs, une course pour se faire du bien ou / et faire du bien, … Paul nous y exhorte, le Christ nous y conduit.
Soyons attentifs à notre agenda de cette année qui s’ouvre : que notre course ne soit pas une « course en vain » (Ph 2, 16), que chaque activité ait du sens en Christ. Ainsi, nous serons apaisés, en harmonie avec nous-mêmes et nous tiendrons la course jusqu’au bout.
Que le Seigneur vous bénisse et vous garde dans cette nouvelle année, qu’il vous donne sa force, son discernement et sa paix !
Amen
Pasteure Virginie MOYAT
Pasteure référente en 2024-2025 à l’EPU de Château-Thierry – Monneaux